Êtes-vous attentif à l'adjectif «argentique»? Pour certains clients, c'est comme une valeur sûre et assez pour nous confier son mandat. Mais si ce n'est pas suffisant, alors je leur fais vivre mon expérience «multisensorielle», la photographie en 1995. En ce temps-là, je n'étais pas encore professionnel, mais un p'tit gars à la fac, passionné pour l'optique. Trop peur d'approcher les personnes, mes modèles se résumaient aux quelques pigeons du Jardin botanique ou des fantômes en poses lentes sur le parvis du Louvres, mouais. J'étais plus allumé en laboratoire accompagné d'une ampoule inactinique des heures durant. Depuis le numérique, j'ai gagné une rapidité d'exécution, un gain financier et de temps, j'ai gardé le labeur du développement et du tirage papier qui était un métier à part entière.
On travaille maintenant dans la bonne odeur, terminé les substances volatiles des chimies des films négatifs jusqu'au bain d'arrêt où le papier figeait l'image à jamais. Note à moi-même, il y a vingt ans, l'industrie de la photographie recyclait déjà ces rebus, wow _précurseurs les photographes. En effet, les atomes d'argent étaient extraits de l'eau courante par électrolyte, on parle de kilogramme d'argent par année par studio.
En fait, nous avons perdu beaucoup plus que ça, le sens du touché. En révélant une image sur papier baryté, les mains plongées dans le révélateur, j'étais en contact avec elle. D'un geste du pouce, je forçais l'émulsion à accentuer une zone plus qu'une autre (Burn/Dodge archaïques), il fallait parfois s'obstiner quitte à trouer un bout de carton de la forme voulue (Layer mask archaïque), il y avait même la vieille méthode du puis de lumière avec les mains en décrivant un petit mouvement circulaire le long du tube lumineux de l'agrandisseur (cmd T archaïque). C'était du sport.
Il y aurait peu de chances que je retourne un jour à de telles pratiques, même pour le fun je ne ressortirai pas l'arsenal. Tout est rapidité aujourd'hui, nos 5 sens sont trop habitués à acquérir plus rapidement, on touche plus, on voit plus, on s'enivre plus, on 'entend plus. La patience doit être la seule vertu qui se bonifie avec le temps, sauf qu'on n'a plus aucun des deux. Conclusion, ma plus grande loyauté envers ces techniques reste mon rapport avec l'image que je considère comme ayant été réelle avant d'être pixels.
Non, rien de rien. Non... mon plus grand regret de l'époque est mon refus à l'école prestigieuse de photographie Gobelins, soupir nostalgique, sortez les violons. Pourtant je pariais sur mon propre nom pour y être accepté ;-) Je pensais avoir mes chances après l'examen d'entrée, mais sans portfolio solide, c'était fichu. La concurrence était rude, certains présentaient des chefs-d'oeuvre, des voiliers par ci, de la vie silencieuse à la Michel Gasarian par là. Grrr froid dans l'dos, mais rudement cool de voir les premiers balbutiements les grands photographes d'aujourd'hui.
Alors par pure nostalgie, j'ai commencé une série de paysages d'ici et pour conserver un certain contact avec l'image, je les imprimerai sur papier d'art. De simples sujets, une grande méthodologie, un résultat palpable. Dans les exemples ci-dessous, j'utilise essentiellement le pinceau sans rien dénaturer, j'essaie de restituer toutes les tonalités de l'image tel un film négatif qui dévoile le max de son contenu. Les techniques d'avant actualisées à ma sauce numérique, j'ai appelé ça _précurseur, vous l'aurez compris. Merci de votre fidélité, Josias Gob
Ici, deux exemples que vous pourrez voir en murale chez mon partenaire Mélan inc.
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